LES LEBENSBORN ou « source, fontaine de vie en vieux allemand
Créés dès 1935 les Lebensborn sont des maternités conçues par Himmler dans le but de favoriser la naissance de Bébés « aryens » et de lutter contre l’avortement. Bien sûr ces Lebensborn s’inscrivaient dans le cadre de la politique nataliste et eugéniste nazie.
Elles furent construites d’abord en Allemagne, la première près de Munich à Steinhöring, puis en Autriche et enfin dans les pays occupés, essentiellement en Norvège, Belgique et France( dans l’Oise). Au total une vingtaine d’établissements, tous spacieux, avec parcs autour.
Dans ces grandes bâtisses, des dortoirs simples mais propres et fonctionnels pour les mamans, d’autres pour les bébés avec de jolis berceaux. Beaucoup de moyens y ont été investis ; une nourriture riche et abondante étant un gage de confort pour mères et enfants. Ce qui n’était pas sans susciter la méfiance du voisinage, peinant dans les restrictions.
Au total environ une vingtaine de ces établissements ont fonctionné entre 1935 et 1945, avec un personnel pour la plupart acquis aux idées nazies et aux pratiques quelque peu militaires, mais aussi avec du personnel dévoué à la cause des enfants qui ne comprirent que trop tard les enjeux de ces centres.
Ces centres y accueillaient des femmes enceintes,( Jeunes, veuves ou seules ) , souvent d’officiers allemands de passage, parfois indélicats (beaucoup de viols ) ou morts récemment. Dès leur arrivée elles sont soumises à un examen médical très poussé : les critères « aryens » sont mesurés et évalués, tout comme leur bonne santé vérifiée. Admises, elles peuvent vivre leur grossesse en toute discrétion avec un maximum de confort (soins et nourriture) jusqu’à leur accouchement. Après leur accouchement et l’allaitement de l’enfant la plupart repartent. C’était l’engagement qu’elles devaient accepter à leur arrivée au centre ; confier leur enfant aux autorités. Bien sûr dans certains cas l’arrachement de l’enfant à sa mère fut très douloureux et même violent.
Dès sa naissance l’enfant a été baptisé lors d’une cérémonie très officielle en présence de dignitaires du régime. Il sera ensuite confié à une famille d’adoption, répondant aux exigences » Nazi ». En amont de son baptême le bébé avait été examiné par le médecin du centre qui avait vérifié « ses caractéristiques aryennes » ainsi que sa bonne constitution physique. En cas d’handicap ou de maladie, l‘enfant avait été très vite écarté dans une clinique spéciale « d’euthanasie »
On estime qu’environ 20000 enfants seraient nés dans ces Lebensborn.
A partir de 40 et surtout 42, les compétences de ces centres sont élargies et accueillent des enfants arrachés et enlevés à leurs parents. Ces enfants issus des pays de l’Est occupés (comme la Pologne, la Tchécoslovaquie..) étaient de suite rebaptisés avec des noms Allemands et adoptés par des familles conformes.
Cette opération de germanisation a concerné entre 50000 jusqu’à 200000 enfants, qui dans leur grande majorité ont tout ignoré de leurs origines. Toutes les archives avaient été soigneusement détruites à la fin de la guerre.
Véronique BEST
Références sur lesquelles je me suis appuyée : Vocable d’Avril 2024 ainsi que le roman de Caroline de Mulder »la Pouponnière d’Hitler »
des photos du site https://les-sanglots-longs-des-violons.eklablog.com/lebensborn-les-enfants-europeens-du-fuhrer-partent-a-la-recherche-de-l-a109013618
Une BD sur la fille d'une enfant du Lebensborn Alors qu’elle se promène avec son bébé sur le ventre, Isabelle Maroger se fait interpeller par une femme qui la complimente pour ce bel enfant aux yeux bleus et ajoute : « ça devient rare comme race… ». Un choc pour Isabelle, qui réalise qu’il est temps pour elle de raconter son histoire. Car si elle est, elle aussi, grande, blonde et aux yeux bleus, c’est parce qu’elle est à moitié norvégienne. Sa mère est née pendant la guerre, dans un Lebensborn, une de ces maternités mises en place par les nazis pour produire à la chaîne de bons petits aryens.