Heinrich Heine (Düsseldorf 1797-Paris 1856)
Entartung
Hat die Natur sich auch verschlechtert
Und nimmt die Menschenfehler an ?
Mich dünkt, die Pflanzen und die Tiere,
Sie lügen jetzt wie jedermann.
Ich glaub’ nicht an der Lilie Keuschheit,
Es buhlt mit ihr der bunte Geck,
Der Schmetterling; er küsst und flattert
Am End’ mit ihrer Unschuld weg.
Von der Bescheidenheit der Veilchen
Halt’ ich nicht viel. Die kleine Blum’,
Mit den koketten Düften lockt sie,
Und heimlich dürstet sie nach Ruhm.
….
Die Wahrheit schwindet von der Erde,
Auch mit der Treu’ ist es vorbei.
Die Hunde wedeln noch und stinken
Wie sonst, doch sind sie nicht mehr treu.
Henri Heine (Düsseldorf 1797-Paris 1856)
Dépravation
Est-ce que la nature s’est également détériorée
Et adopte les défauts des humains ?
Il me semble que les plantes et les animaux,
Ils mentent maintenant comme tout le monde.
Je ne crois pas en la chasteté des lys,
Il se fait courtiser par le jeune frivole,
Le papillon ; il embrasse et s’en va en voletant
A la fin et emporte son innocence.
De la modestie des violettes
Je ne tiens pas grand’chose.
Avec les senteurs coquettes elle appâte
Et secrètement elle est assoiffée de gloire.
….
La vérité s’en va de la Terre,
Aussi avec la fidélité c’est fini.
Les chiens frétillent de la queue et puent
Comme d’habitude, mais ils ne sont plus fidèles.